Cinq jours en mars – Presse

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La presse en parle


2016

Drôle et déroutante, l’adaptation tonique et talentueuse du texte de Toshiki Okada par Jérôme Wacquiez (prix international de théâtre de l’Unesco) pose un regard juste sur la jeunesse nipponne. Enfermés pendant cinq jours durant dans un « Love hotel » du quartier de la gare de Shibuya à Tokyo, deux jeunes fuient le chaos quotidien. Dans cette parenthèse dictée par le hasard, symbole de l’incommunicabilité de la jeunesse occidentalisée, Jérôme Wacquiez tire un spectacle enlevé, où se croisent et s’entrecroisent sous forme d’un ballet incessant sept jeunes comédiens.

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Le metteur en scène Jérôme Wacquiez a donné une adaptation tonique et coloré du texte de Toshiki Okada, Cinq jours en mars. Interprétée par sept comédiens excellents, la pièce se déroule sur cinq jours au moment des bombardements de l’Irak par les États-Unis.

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2015

Deux jeunes se rencontrent dans un concert et s’isolent pendant cinq jours dans la bulle d’un Love hotel de Tokyo, au moment où l’Amérique entre en guerre en Irak. La pièce écrite par Toshiki Okada en 2004 ne parle ni de guerre, ni de relations sexuelles entre adolescents. Elle montre plutôt une ouate dans laquelle se débattent tant de jeunes (japonais mais pas seulement) incapables d’avoir prise sur la réalité, sans cesse à réinterpréter les anecdotes ponctuant des journées, d’autant plus vides qu’elles sont étirées par le désir.

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La pièce raconte l’histoire de ces deux jeunes, un garçon et une fille, qui après s’être rencontrés dans un concert, décident de s’enfermer dans un hôtel. L’histoire se passe au Japon, au commencement de la guerre d’Irak.

Ce spectacle parle de la génération Y, d’amour, de travail, d’argent, de l’importance dans la vie. Malgré le thème très sérieux, le spectacle est plein d’humour et de poésie.
Sur scène, ils sont sept, sept jeunes artistes remplis de talent et d’énergie.

La mise en scène est moderne, efficace et très originale, nous réservant énormément de surprises. Les acteurs changent de rôles, racontent tour à tour leur histoire puis l’histoire des autres comme une danse, ce qui donne beaucoup de dynamisme, et d’énergie à cette pièce contemporaine.

Cette adaptation du texte de Toshiki Okada, est une véritable réussite pleine d’inspiration et de talent. Ils nous font passer un message, nous font questionner sur notre point de vue de la société de nos jours, de notre propre vie.

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Modernité et mystère : voilà les impressions que crée cette rencontre entre un dramaturge, un metteur en scène, des comédiens. Qui font que sur la scène se passe quelque chose de fort. Modernité du texte de Toshiki Okada, écrit puis créé par lui en 2004 : on aime que les jeunes Japonais qu’il met en scène s’adressent à la salle à coups de « Je suis l’ami de Minobe, je vais vous raconter ce que j’ai fait ce samedi soir-là… ». On adore y découvrir au compte-gouttes les motivations des personnages. Celles de Minobe et Yuki par exemple, qui s’enferment cinq jours dans un love hotel pour n’y faire que l’amour. Choix qui constitue le cœur du texte… Même si ce dernier, peu explicatif, dessine parfois quelques portraits qu’on a l’impression de déjà connaître  la jeune fille seule notamment , il tient en haleine. Et propose une réflexion sociale sur laquelle on aurait aimé avoir plus d’explications, touchant le Japon actuel, mais bon… On a plutôt à imaginer, avec comme guide la mise en scène de Jérôme Wacquiez. Au diapason des mystères de la pièce, elle fait intervenir des procédés très divers, de façon fine. Jeu occupant tout l’espace, frontalité ou passages tout en intériorité… On ne perd jamais le rythme, on n’est jamais pris en otage par une émotion feinte. Grâce, également, à la remarquable troupe d’acteurs. Avec, notamment, les magnifiques Nicolas Chevrier, Christophe Brocheret et Flora Bourne-Chastel, euphoriques jusqu’à la rupture. Les sept comédiens prennent en charge le côté oral de ce texte de façon physique, comme dans l’urgence. Et lui assurent un caractère universel. Oui : on sent, devant « Cinq jours en mars », que c’est à chaque spectateur de verser un peu de soi dans l’histoire contée. De façon évidente.

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Le Japon, et notamment Tokyo, est une source d’inspiration inépuisable. Que ce soit au cinéma avec « Lost in Translation » ou ici au théâtre Chapeau d’ébène, l’ambiance flottante et les mœurs de cette ville fascinent les Occidentaux.

Tokyo est une ville spéciale : cette mégalopole ne s’arrête jamais, personne ne s’y sent réellement à sa place, chacun semble y flotter, comme entre deux mondes.

Cette ambiance si particulière donne le sentiment d’une suspension du temps, d’accomplir une sorte de voyage immobile, comme sous l’effet d’un décalage horaire.

C’est dans ce climat que deux jeunes, deux solitudes perdues au milieu de cette jungle urbaine, vont décider de s’isoler dans un love hotel pendant cinq jours. Pas de sentiments, pas de relations, seulement de l’acte sexuel pur.

Ce spectacle pose la question de la dépersonnalisation du monde contemporain. Il met en scène cette jeunesse terrifiée par l’Autre. Entre gêne et pudeur, il dépeint une génération Y éprise d’incommunicabilité.

N’est-ce pas là le paradoxe de ma génération ? Alors que nous évoluons dans un monde de l’instant et de communication, l’Autre, le rapport humain n’a jamais été aussi loin, n’a jamais été aussi informel.

Alors que la guerre d’Irak éclate, ces deux jeunes décident donc de s’isoler, de former une parenthèse dans leurs vies.

Ce texte, par sa construction dramaturgique en spirale, montre une jeunesse épuisée par un monde de vitesse, de surenchère d’informations, par ce tsunami d’accumulations, et qui décide de dire « stop ». De s’arrêter, le temps de quelques nuits. De revenir à des rapports basiques, à une redécouverte de l’instinct primaire, afin de retrouver peu à peu sa singularité et son humanité.

Finalement, n’est-ce pas la solution ?

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En toute simplicité, Jérôme Wacquiez et ses comédiens composent une mise en scène aux qualités splendides, pour porter le texte de Toshiki Okada. Un texte qui ne séduit que par intermittences. Mais peut-être faut-il lui accorder plusieurs visions…

Actuelle. Cinq jours en mars, la pièce écrite par le metteur en scène Toshiki Okada, apparaît terriblement actuelle. Etrange, comme ses personnages ont tout le temps besoin de préciser : « Je vais vous raconter ce qui s’est passé ce samedi soir-là…. » Etrange, comme il est universel, ce texte. D’ailleurs, ici, ses personnages aux noms japonais sont endossés pour la plupart par des comédiens au type européen. Et ça passe. Mais dans la mise en scène de Jérôme Wacquiez, tout est tellement assumé : l’état excité de certains, les cris de douleur qui succèdent à la joie feinte, le jeu dans les gradins… Epaulé par des comédiens magnifiques, notre meneur use d’une masse de procédés, mais évite totalement le superflu.

Parfait, donc ? Eh bien… Le coeur du récit, ce sont les cinq jours passés par un jeune homme et une jeune fille, simplement occupés « à baiser dans un love hotel ». Après s’être rencontrés à un concert. Autour d’eux va défiler une galerie représentative des jeunes japonais nés en 1980 et 95. Et puis, des manifestants : nous sommes en 2003, les Etats-Unis vont partir faire la guerre en Irak. Si chaque histoire existe par elle-même, l’universalité (du texte ? ou de la mise en scène ?) fait parfois tomber la pièce dans le déjà-vu. Le portrait de la fille seule, très très isolée, échoue, malgré le jeu habité de Flora Bourne-Chastel, dans une zone un peu cliché… Et la volonté de rupture avec le monde de Minobe et Yuki, les deux jeunes du love hotel, semble manquer un peu de fond. On n’en apprend pas assez, au final, sur le Japon actuel, et l’arrière-plan de la pièce semble du même coup manquer de consistance. Si on a déjà des connaissances, par contre… Si non, on ne sera pas transportés, malgré le jeu magnifique des comédiens. De l’élancé Christophe Brocheret ou de Florient Jousse, notamment. Mais l’écriture de Toshiki Okada restant ouverte et riche, d’autres pourront y trouver plus de matière pour être touchés. Risquez-vous y sans crainte…

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La compagnie des Lucioles reprend le spectacle présenté l’an dernier à Avignon : Jérôme Wacquiez met en scène les affres existentielles de la génération Y, que Toshiki Okada dissèque d’un scalpel incisif.

Tokyo, mars 2003 : deux jeunes gens se rencontrent dans un concert rock. Pendant cinq jours, ils s’enferment dans un love hotel du quartier animé de Shibuya, décidant de s’isoler du monde pour s’adonner au seul plaisir sexuel. Pendant ce temps, les Etats-Unis lancent un ultimatum à l’Irak avant de le bombarder. La guerre sera-t-elle terminée quand ils sortiront de l’hôtel ? « L’auteur décrit une jeunesse nonchalante, désœuvrée, terrifiée par l’autre », dit le metteur en scène Jérôme Wacquiez. Installés hors du monde, dans une parenthèse « qui finalement n’aboutira à rien, dans une sorte de fatalité assumée », les sept personnages sont interprétés par des comédiens interchangeables, renforçant l’impression d’anomie et d’incommunicabilité, de perte des repères et de flottement des identités que l’écriture sans concession de Toshiki Okada décrit avec une rare acuité.

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La Compagnie des Lucioles présente un spectacle original, qui permet de découvrir le texte d’un auteur japonais Toshiki Okada.

Il nous raconte l’histoire de deux jeunes issus de la génération Y, qui se rencontrent à un concert de rock au Japon le 20 mars 2003 et qui décident de s’isoler pendant cinq jours dans un hôtel pour faire l’amour.
Ils vont vivre alors dans leur bulle à l’écart de la société extérieure, loin d’un monde en plein chaos, avec le bombardement de l’Irak par les États-Unis, et les manifestations qui s’en suivent.

Ils vont connaître un bonheur qui va les sortir de leur modeste quotidien mais qui sera très éphémère dressant en filigrane le portrait d’une jeunesse perdue entre ses désirs de liberté et son appréhension du futur, entre espoir et désespoir.

Une oeuvre qui forme une analyse bouleversante des problématiques actuelles de la société japonaise et, par extension, de nos sociétés occidentales et qui questionne les spectateurs, mais traité néanmoins avec une certaine pointe d’humour.

La mise en scène de Jérôme Wacquiez, conçues comme un labyrinthe, sans continuité apparente, le choix des comédiens interchangeables contribuent à une perte des repères qui déroute avec efficacité le spectateur.

Une oeuvre forte, dérangeante, perturbante, à découvrir.

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Profitant de cette merveilleuse découverte faite à la Maison de la Culture du Japon de Paris, nous avons écouté notre curiosité et pris le métro quelques jours plus tard pour nous rendre au Centre d’Animation du Point du Jour, pour assister à une adaptation d’un autre texte de Toshiki Okada, Cinq jours en mars. Sept comédiens de la Compagnie des Lucioles se sont talentueusement approprié cette histoire bouleversante : en mars 2003, deux jeunes issus de la « génération Y » japonaise se rencontrent dans un concert rock à Tokyo.

Pendant cinq jours, ils s’enferment dans un « love hotel » du quartier animé de Shibuya pour faire l’amour. Comme une parenthèse enchantée ou un voyage improvisé, ils ne vivent que pour eux et par eux pendant les quelques heures qu’ils se sont accordées, avec, dans un coin de leur tête, la fin programmée de leur histoire. Chacun leur tour, les personnages racontent ce couple éphémère. Chacun avec ses propres mots, ses angoisses, ses attentes. Autant d’interprétations d’une rencontre symbole de l’accélération du temps et de l’enchaînement compulsif des expériences, mais aussi du besoin impérieux de s’extraire, même peu de temps, du chaos ambiant.

Ces deux pièces, sans aucune concession et portées par des comédiens véritablement habités, témoignent du regard tant critique qu’affectueux de Toshiki Okada sur son pays. Plusieurs fois primé pour ses créations*, il dresse un portrait acerbe du Japon piégé dans une course à la modernité et à l’individualisme, au sein duquel les relations humaines résistent tant bien que mal, empreintes d’une forme de beauté du dernier jour.

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Alors que partout en France des manifestations culturelles disparaissent en même temps que les financements s’amenuisent, il résiste, et plutôt bien d’ailleurs. Le Festival théâtral de Coye-la-Forêt, qui débute ce lundi pour trois semaines, s’est solidement enraciné dans le paysage local depuis sa création en 1982.Il y a eu des temps difficiles, « mais on a tenu le cap », témoigne son président Jean-François Gabillet. Lors de la dernière édition en 2014, plus de 6 000 spectateurs, Picards et Franciliens principalement, s’y sont pressés. Un record. « On peut regarder l’avenir assez sereinement », se réjouit aujourd’hui le responsable.La recette du succès ? Elle est d’abord liée à la programmation. Pour la bâtir, les organisateurs écument les salles de théâtre. La majorité des pièces sont repérées lors du Festival off d’Avignon. Et les compagnies locales ne sont pas oubliées. Cette année, l’ouverture et la fermeture seront par exemple assurées par la troupe coyenne du Théâtre de la Lucarne.Figurent ainsi à l’affiche « ce qui est de qualité et qui peut plaire à la fois aux initiés et à ceux qui ont la curiosité de vouloir découvrir », résume Jean-François Gabillet. En 20 jours, 15 compagnies professionnelles vont se produire lors de 27 représentations, reprenant Kessel, Racine ou Feydeau, les soirs de semaine et le week-end, mais aussi en journée pour les scolaires, très demandeurs.Mais si le Festival théâtral tient bon, c’est aussi parce qu’il s’est inventé un modèle de fonctionnement original qui s’appuie sur le bénévolat de l’équipe organisatrice. « Nos recettes propres couvrent 40 % des coûts, le reste est financé par les subventions publiques et privées. Globalement, on parvient à atteindre l’équilibre », indique Jean-François Gabillet.Le public joue enfin son rôle en garnissant copieusement à chaque édition le centre culturel et sa salle de 250 places. « Les enfants de ceux qui venaient déjà il y a 33 ans amènent aujourd’hui leurs propres enfants », constate le responsable.

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Cinq jours en mars au Festival Théâtral de Coye-la-Forêt / L’article du blog (18/05/2015)

 » Il n’aura fallu que quelques secondes pour comprendre que la pièce de Toshiki Okada n’était pas un long fleuve tranquille. Au contraire, c’était une bouffée d’énergie qui a bousculé – peut-être trop parfois – le théâtre de Coye-la-Forêt lundi soir.

Une énergie portée principalement par les sept jeunes comédiens de Cinq jours en mars qui incarnent méticuleusement leurs rôles du début à la fin bien qu’ils soient isolés à chaque scène. Ambiance survoltée, dialogues ciselés, débit de parole élevé…tous les ingrédients étaient réunis pour happer le spectateur. Les successions de tableaux et les rôles interchangeables se sont enchaînés naturellement sans que l’on perde le fil de l’histoire.

Mais au-delà du jeu des acteurs et des décors dynamiques, Cinq jours en mars est avant tout une pièce qui en dit long sur la « génération Y », ces jeunes âgés entre 20 et 30 ans qui ne peuvent pas vivre sans leurs téléphones portables.

Suite:
La pièce raconte la rencontre de deux jeunes à un concert au Japon et qui vont passer cinq jours dans un « love hotel » pendant que la guerre en Irak éclate. Des jeunes pressés, précaires, perdus qui vivent dans un monde où tout va toujours plus vite. Des jeunes insensibles, égoïstes, révoltés qui ne croient plus vraiment en l’amour. Des jeunes qui se sentent seuls et qui en ont peur.

Au final, Cinq jours en mars dépeint l’homme occidental d’aujourd’hui mais le fait avec humour et bienveillance. Reste à savoir si les générations antérieures ont apprécié cette fresque 2.0…  »

La salle prévue vendredi à la fac d’arts pour l’intervention du dramaturge japonais Toshiki Okada, invité à l’occasion de la programmation de la pièce Cinq jours en mars à la Maison du Théâtre était bien trop petite. Marqué par le séisme de mars 2011 et l’accident nucléaire de Fukushima qui a suivi, il interroge le thème du changement.

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Jeudi soir dernier, Bords2scènes recevait la compagnie Les lucioles pour une pièce sur la génération Y, écrite par l’auteur japonais Toshiki Okada.

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2014

« Cinq jours en mars » nous déroute pour instiller avec humour une réflexion sur nos sociétés occidentales. Distribution et mise en scène sont à la hauteur d’un texte redoutable et passionnant.

Les dix premières minutes, on déteste. Rien à faire des histoires de fesses de jeunes désœuvrés. Et puis cette logorrhée, ces tics de langage de minots (« J’y entrave que dalle », « c’est l’éclate totale », « super cool »), c’est proprement insupportable. On aborrhe l’écriture, on serait tenté de tordre le cou à ces acteurs tout beaux, tout neufs et survoltés. Mais, justement, on est déjà embarqué, sorti de sa léthargie. Inévitablement, on se situe face à une génération qui, elle, refuse de le faire. C’est « la génération Y » * dont parle Cinq jours en mars.

La pièce raconte en effet comment deux jeunes gens se rencontrent, puis s’enferment cinq jours durant dans un love hotel tandis que la guerre en Irak éclate. Après nous, le déluge… Mais peut-on résumer ainsi l’intrigue ? Peut-on la raconter tout court ? Difficile d’ajouter foi à un récit dont les protagonistes sont multiples, la trame trouée et la continuité mise à mal par des narrateurs différents et souvent de seconde main. Bienvenue dans l’univers retors de Toshiki Okada ! Bien malin qui s’orienterait dans son écriture aussi labyrinthique que Tokyo.

« Lost in Narration »

Voir Cinq jours en mars, c’est donc tout d’abord éprouver ce plaisir que l’on ressent quand on est confronté à une écriture innovante. On est titillé, on est obligé de faire soi-même son chemin : verbe à questions plus qu’à thèses. Et puis l’écriture de plateau est elle-même pleine d’humour et de trouvailles. Confrontation entre vidéo type journal télévisé et huis clos théâtral, distribution brouillée qui exclut tout naturalisme, travail sur les décalages. On sent ici une profonde intelligence du texte conçu comme une partition. Les comédiens sont, par exemple, souvent isolés sur le plateau à l’image de personnages Lost in Translation. Les ruptures expressionnistes de jeu comme la bande-son permettent de faire la peau aux faux-semblants souriants. Chaque parti pris donne lieu à diverses interprétations.

Enfin, on est impressionné par l’engagement des comédiens qui incarnent tour à tour un personnage ou un autre avec une forme de dérision qui n’empêche pas la sympathie. Leur rapport à leurs rôles est problématisé. En effet, d’une part, leur jeu donne à voir une génération. Ils ne la méprisent pas, ne la jugent pas. Leurs mouvements incessants semblent traduire son besoin d’étourdissement. Son malaise et son désir d’amour, aussi. Mais, d’autre part, les interprètes, à l’inverse de leurs personnages malades de solitude, hantés par la peur de la bestialité, forment une vraie troupe et nous parlent de l’homme occidental d’aujourd’hui.

Cinq jours en mars est donc une belle occasion pour découvrir une écriture, un metteur en scène et une compagnie plus qu’inspirés. À suivre impérativement !

Laura Plas

* Le terme désigne la génération qui a aujourd’hui entre vingt et trente ans, et qui est connectée à son iPod (d’où le terme « Y » reprenant la forme des fils de l’appareil).

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En mars 2003, deux jeunes issus de la « génération Y » se rencontrent dans un concert à Tokyo. Ils s’enferment durant cinq jours dans un « love hotel » du quartier de Shibuya, isolés un instant du chaos quotidien, protégés par une bulle de plaisir. Au pied du bâtiment défilent des manifestants. Pendant ces cinq jours, les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Irak.

Cinq jours en mars est une radiographie de la génération Y, et plus largement de nos sociétés occidentales. La pièce témoigne d’une certaine volonté de nos contemporains d’échapper à la monotonie d’un quotidien, d’oublier les événements qui bouleversent l’équilibre mondial et de se perdre dans un bonheur éphémère.

découvre ce texte lors d’une tournée au Japon dans le cadre du Festival PAN de Tokyo organisé par l’auteur Oriza Hirata en septembre 2012.
Avec cette version de Cinq jours en mars, il dépasse la volonté de l’auteur, Toshiki Okada, de décortiquer les mécanismes de la société japonaise et universalise le propos de l’auteur. Il prend le parti pris de questionner le spectateur sur sa vision de la vie, insuffle de l’espoir et mène une véritable réflexion sur l’engagement de l’être humain sans jamais se départir d’une pointe d’humour.

Cinq jours en mars confronte différents personnages sans réel ancrage dans le quotidien. Minobe et Yuki vivent de petits boulots et n’ont pas d’autres ambitions dans la vie que survivre. Alors à quoi bon ? Ils s’enferment durant cinq jours pour échapper au rythme implacable du quotidien et disparaissent de la société et des événements qui la secouent, protégés par leur cocon. Un bonheur éphémère, une parenthèse enchantée dans un quotidien bien terne.
Aux pieds de leur hôtel défilent des manifestants pour marquer leur opposition à la guerre en Irak. On y trouve des exaltés, des convaincus mais aussi des personnes moins investies, ne cherchant qu’à trouver un but à leur existence en tentant de se montrer déterminées.

Qu’est ce que la génération Y ?
La génération Y regroupe les personnes nées entre 1978 et 1994. Il s’agit de la génération la plus importante depuis celle du baby-boom. Elle correspond aux premières personnes pour qui l’informatique, Internet et l’instantanéité du savoir qui en découle sont des outils indispensables, maîtrisés de façon quasi innée.
C’est aussi la génération du paradoxe : la première à avoir accès à tout du bout des doigts, tout en connaissant une existence plus difficile que celle de ses parents (explosion du chômage, précarité, isolement social, etc…).

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Par Mélina Hoffmann – Bscnews.fr/ L’OVNI de cette édition 2014 du Festival Off d’Avignon, c’était sans nul doute cette adaptation déjantée du texte de Toshiki Okada ‘Cinq jours en mars’ (qui aurait tout aussi bien pu s’appeler « Cinq jours sur Mars » d’ailleurs !) .

Sur scène, 7 comédiens sont côte à côte, chacun habillé des pieds à la tête dans une couleur différente, assis sur une chaise assortie à sa tenue. Au sens propre comme au figuré, ils donnent le ton ! L’un d’eux bouquine, un autre écoute de la musique dans ses écouteurs, une se remaquille, un autre sirote un verre… Rien ne se passe, le silence s’est installé dans la salle… Le spectacle a-t-il  déjà commencé ?

L’histoire est celle de deux jeunes gens qui se rencontrent lors d’un concert à Tokyo, et qui décident de s’abstraire du monde en s’enfermant pendant cinq jours entiers dans un « love hotel » du quartier de Shibuya. Cinq jours hors du temps, durant lesquels ils s’abandonnent à leurs désirs les plus primaires, loin d’une réalité qui n’a rien de meilleur à leur offrir. Cinq jours au cours desquels les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Irak.

L’oeuvre de Toshiki Okada est une réflexion sur la société japonaise et sa jeunesse désorientée, que la Compagnie des Lucioles a pris la liberté de rendre plus universelle. C’est un voyage intérieur qui semble parfois dépasser les frontières du réel, qui trouble et interroge. Une suite de tableaux abstraits qui nous plongent de manière parfaitement décalée dans le quotidien de ceux qui appartiennent à la « génération Y », qui regroupe les personnes nées à l’aube de l’ère de l’informatique et de l’instantané, entre 1978 et 1994. Une génération pour laquelle tout est facilement accessible, d’un simple clic, mais qui doit composer avec des conditions de vie difficiles, un manque de repères,  et qui a bien du mal à trouver un sens à son existence. Les sept comédiens interprètent différents personnages pour nous raconter ou nous faire vivre ces 5 jours, tels qu’ils se sont passés au dedans comme au dehors du love hôtel. Les corps s’animent, s’expriment avec une énergie redoutable au coeur d’une mise en scène riche, originale et inventive qui fait la part belle aux jeux d’ombres et de lumière, aux couleurs, aux accessoires, et qui n’hésite pas à aller au-delà de la scène. Ca déborde, ça explose, ça fuse dans tous les sens, et on a parfois du mal à s’y retrouver, on perd le fil, mais on se laisse néanmoins agréablement porter et surprendre par tout ce qui se déroule sur scène et qui tend à  faire passer l’histoire en elle-même au second plan. On adore ou on déteste, mais une chose est sûre : de ces cinq jours-là on ne pourra que se souvenir !

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S’engager ou pas ? Telle est la question posée par la Compagnie des Lucioles dans Cinq jours en mars. Jérôme Wacquiez, metteur en scène, découvre cette pièce lors d’un voyage au Japon. De retour en Picardie, il découvre qu’elle a été traduite en français et se lance dans son adaptation.

Cinq jours en mars traite de la complexité de l’engagement au quotidien.

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Dans nos villes de grandes solitudes, entre buildings et écrans plasmas il arrive pourtant que l’on se sente parfois comme en voyage. C’est ce qui arrive à ces deux jeunes japonais qui durant cinq jours s’enferment pour faire l’amour dans un love hotel, ces chambres que l’on peut louer à l’heure à Tokyo pour consommer un peu de plaisir. Ils ne se connaissent pas et se font le serment de ne plus jamais se revoir à l’issue de leur idylle décomplexée. Cloitrés dans leur petite chambre de Shibuya, ils écoutent les rumeurs des manifestations contre la guerre en Irak qui vient de commencer. Autour d’eux, gravitent une série de personnages, amis ou passants qui relatent au public des micro-évènements de ces cinq jours.

Cinq jours en mars c’est donc un assemblage de fragments de vies, de personnages que l’on croise et qui disparaissent, noyés dans la foule cosmopolite. Des jeunes déphasés, effaçant dans l’alcool leur peur de ressentir, bloguant dans le virtuel des signaux de détresse anonymes. Faut-il s’aimer pour toute la vie ou « baiser comme des bêtes », gaspiller la rencontre ou la provoquer ? S’établir ou enchainer les jobs ? La Génération Y semblerait bien désabusée si les jeunes comédiens de la compagnie ne défendaient pas leur texte avec fougue, oscillant entre hystérie collective et cri silencieux.

Le road-trip immobile des deux jeunes gens s’achèvera au bout de cinq jours. Une reprise de Voyage voyage de Desirless ouvre la pièce, nous pourrions la conclure par le cri prophétique (?) de France Gall dans Starmania « Monopolis », Il n’y aura plus d’étrangers, on sera tous des étrangers, tous les deux dans Monopolis.

Agathe Charnet.

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Une réflexion sur le monde et l’engagement individuel par la Compagnie des Lucioles.

La parole est déconstruite, partagée, formant ainsi un tout où les quêtes de chaque individu résonnent universellement.
Malgré le sérieux du propos, la comédie affleure souvent dans cette mise en scène bigarée et énergique, parfaitement portée par les comédiens à la belle présence scénique.

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Deux garçons trentenaires vont au concert ; l’un y trouvera une fille, l’autre non.
Nous assistons au récit des cinq jours de le couple passe dans un love-hotel, alors qu’à l’extérieur on proteste contre l’invasion de l’Irak par les États-Unis.
Ces jeunes adultes et leurs amis ont un comportement ado par leurs habitudes et leur façon de s’exprimer ; voués à des emplois précaires, ils s’évadent de leur quotidien par des fêtes, des concerts et le sexe ; ils ne songent pas à s’investir, ils espèrent seulement que la guerre sera finie quand ils sortiront de l’hôtel ; l’histoire se situe au Japon, mais ce pourrait être dans n’importe quel pays occidental. Il y a un refus non exprimé clairement de s’informer de la situation du monde et de participer, on vit dans sa bulle, on évite le désastre.

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Poursuivant son axe de travail sur le théâtre japonais, le metteur en scène Jérôme Wacquiez crée Cinq jours en mars, de Toshiki Okada. Dans le Tokyo du début des années 2000, un voyage immobile à la découverte d’une jeunesse désœuvrée. 

Mars 2003. Alors que l’armée de George W. Bush déclenchent la deuxième guerre du Golfe, deux jeunes Tokyoïtes venant de faire connaissance lors d’un concert de rock s’enferment, durant cinq jours, dans un « love hôtel » du quartier branché de Shibuya. Isolés, comme hors du temps, ces deux êtres solitaires espèrent inconsciemment, à travers ce retour aux seules satisfactions primaires, échapper à la conscience du désordre extérieur. Peut-être même que lorsqu’ils sortiront de leur chambre, la guerre sera finie… Dans Cinq jours en mars, l’auteur japonais Toshiki Okada dresse le portrait d’une jeunesse nonchalante, désœuvrée, qui accomplit une sorte de voyage immobile. Errance intime, tentative de négation du réel, dépersonnalisation de l’individu contemporain… : un ballet théâtral qui « cherche à recréer une sensation de décalage avec la réalité, une sensation d’euphorie dans la perte des repères qui s’exerce sur chacun ».

Manuel Piolat Soleymat

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Ils sont sympas ces trentenaires qui vont au concert en espérant trouver une fille et, oups, c’est le Love-hôtel pendant que la guerre USA-Irak fait rage à l’extérieur. Le défi est qu’il faut tenir cinq jours…
Un thème original. Une mise en scène qui sort de l’ordinaire et est terriblement tonique, même réellement époustouflante.

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Peu après le off 2012, Jérôme Wacquiez a été invité au Japon et y a découvert le texte de Cinq jours en mars que l’auteur Toshiki Okada avait monté au Festival d’Automne 2008. Il proposera, à l’Espace Alya d’Avignon cet été, sa vision de l’histoire de ce jeune couple qui se réfugie dans un hôtel pendant les cinq jours de l’attaque américaine sur l’Irak en 2003.

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Cinq jours sur fond de démarrage de guerre du golfe (la seconde), de la rencontre de deux jeunes japonais dans un concert jusqu’à leur séparation…
Enfin séparation, c’est peut-être excessif car ils avaient juste décidé de se faire plaisir l’un l’autre dans un Love Hôtel…!
L’intrigue en elle-même étant somme toute assez simple, c’est la multiplication des comédien(e)s (sept en tout) interprétant à tour à tour les divers personnages et leur interchangeabilité qui vont lui donner du corps…

… les couleurs vives des costumes et la… blancheur du décor se chargeant quant à elles du plaisir des yeux !

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Publié le 16 juillet 2014
Par Cécile Strouk

Mettre en scène un texte d’un auteur japonais sur la génération Y, voilà le pari réussi de Jérôme Wacquiez. Ainsi nous est donnée à entendre la voix, ou peut-être le cri, de celles et ceux qui ont entre 20 et 35 ans. L’encre a beaucoup coulé sur la génération Y. Ces femmes et hommes, nés entre 1978 et 1994, sont désenchantés – trop conscients de la marche du monde – et anxieux – trop conscients de la difficulté de trouver du sens à l’existence. Ils naviguent entre l’espoir d’un mieux et le désespoir d’une insoutenable légèreté de l’être.

Alors, dans le monde digital qui est le leur, ils essaient de trouver de quoi vivre. De quoi être heureux. C’est une rencontre, un regard, une nouvelle application, une nuit enfiévrée, un bon son à partager, une vidéo à poster. Ce sont des instants de bonheur. Des instants, seulement. Le reste du temps, c’est le flou, l’incertitude. C’est dans cet état d’esprit que s’ouvre le spectacle de Jérôme Wasquiez, qui choisit de mettre en scène le texte d’un auteur japonais, Toshiki Okada. Le Japon comme scène privilégiée d’un malaise excessif, dans un cadre déshumanisé.

Sept personnages, tous autour de la trentaine, sont assis en ligne, les uns à côté des autres, devant un grand rideau blanc. Ils nous font face, habillés avec force couleurs : rouge, vert, jaune… Déclinaison criarde qui vient contraster avec le seul être en gris, plus effacé et timide.

L’un, tout de rouge vêtu, se met à raconter une histoire : celle de ses cinq nuits passés dans un love hotel au Japon avec une inconnue en mars 2003. Au départ, le récit est tonitruant, plein d’énergie. L’homme, excité, balance un flot de mots que son ami, qui était avec lui avant sa rencontre, reprend avec la même agitation. Frénésie même. Dès le départ, le malaise est palpable.

Puis, tour à tour, le récit s’échange, passant d’un corps à l’autre, sous un autre angle mais toujours avec la même tonalité désespérée. Si les personnages rient, c’est pour mieux fondre en larmes. S’ils s’aiment, c’est pour mieux se séparer. S’ils se rapprochent, c’est pour mieux se fuir.

Emprisonnés dans leur quotidien, ces individus accordent une importance démesurée à une histoire somme toute triviale. Faute de mieux. Pourtant, dehors, la guerre gronde. Les Etats-Unis ont déclaré la guerre à l’Irak, les manifestants sortent dans la rue. La réalité est bien là. Devant leurs yeux. Mais ils ne la voient pas, à peine la ressentent-ils, loin de tout. Ils préfèrent “baiser”, à s’en perdre, à s’en déconnecter. Pensant y trouver quelque chose de plus vrai. Et pourtant, rien ne vient. Puisque rien n’aboutit.

Cette angoisse, si elle ne s’empare que par moments des personnages – l’une se met à trembler, l’autre passe du rire aux larmes, l’autre dit n’importe quoi, en français, en japonais – reste le fil rouge de cette pièce qui ne raconte rien d’autre que la tentative de combler la vacuité de l’existence.

Les comédiens, sans doute parce qu’ils comprennent toutes ces problématiques, proposent un jeu tout en nuances, souvent très juste, dans un enchaînement de saynètes qu’ils arrivent à nous faire vivre avec une belle intensité.

La scénographie, saturée de couleurs, d’images, de son, d’objets, sert le même propos : la volonté de remplir ce qui ne peut, au final – et la constat est bien sombre – être rempli.

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