Histoires mortes, voix vivantes
L’équipe
Auteur : Pascal Lécroart et Jean-Paul Goux
Mise en scène : Jérôme WACQUIEZ
assisté de : Charlotte Baglan
Régie générale : Siméon Lepauvre
Création sonore : Manon Lepauvre
Photographe : Pascal Gely
Soutiens : Université Marie et Louis Pasteur de Besançon, ELLIADD Unité de recherche, CROUS Besançon et Dijon, Théâtre Universitaire de Besançon, CRR de Besançon, Le Scénacle de Besançon, Théâtre de l’Unité d’Audincourt, Théâtre la Fraternelle de Saint-Claude, La Scène Nationale de Montbéliard, Le Kurssal de Besançon
Partenaires : CR Hauts de France, Ville de Compiègne
L’histoire
En avril 1984, un romancier de 36 ans accepte une résidence d’écriture sur la mémoire ouvrière du Pays de Montbéliard. Ancien communiste mais sociologiquement étranger au monde qu’il va côtoyer et interroger pendant plus d’une année, il s’interroge sur sa légitimité à parler : doit-il célébrer une classe ouvrière alors en crise ? La laisser s’exprimer en se faisant simple témoin ? Ou porter, à l’aide de ses références intellectuelles et marxistes, un regard critique d’historien, de sociologue ou d’anthropologue sur les us et coutumes de cette population en situation de crise, prise entre le souvenir glorieux d’un monde industriel paternaliste sur le point de disparaître (Japy) et le triomphe d’une industrie capitaliste parvenant à maintenir son emprise en sachant s’adapter aux évolutions du monde néo-libéral (Peugeot) ?
En 2026, alors que l’ouvrage paru suite à cette résidence, Mémoires de l’Enclave, de Jean-Paul Goux, va fêter son quarantième anniversaire, des comédiens s’interrogent sur la possibilité de faire un spectacle autour de cette mémoire ouvrière si lointaine, aujourd’hui muséifiée : machines à écrire, réveils matin, cuvettes, brocs, outils de jardinage, machines à café, vélos, cyclomoteurs, voitures de collection… Le passé ouvrier est-il condamné à n’être qu’un tissu d’anecdotes obsolètes ? À moins que le contrôle stratégique jadis exercé par le patronat ne soit pas si loin de notre monde actuel où les GAFA imposent leurs lois, où les réseaux sociaux contrôlent nos faits et gestes…Le paternalisme survit-il dans nos sociétés d’aujourd’hui ? Et comment concilier le rêve politique et économique d’une réindustrialisation locale, lorsque notre mémoire associe la condition ouvrière à une exploitation proprement inhumaine, portant également atteinte à un environnement naturel déjà si dégradé ?
En faisant entendre et percevoir cette mémoire ouvrière du siècle dernier, le spectacle interroge notre monde contemporain dans ses tensions et contradictions.
Les autres spectacles
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